Vincent Vallières s’est fait prendre au jeu de l’écriture

ANECDOTES. Ayant fait ses marques comme auteur-compositeur-interprète, Vincent Vallières poursuit dans le monde de l’écriture en publiant son tout premier livre intitulé « Du bitume et du vent », qui se veut un recueil de ses rencontres et de ses propres réflexions vécues essentiellement lors de sa plus récente tournée.

Ce livre est en quelque sorte une incursion privilégiée dans la peau de l’artiste, que l’on suit sur les routes du Québec et à travers le Canada, lors de sa première tournée en solitaire entamée après la pandémie. On l’écoute partager ses états d’âme sur les événements et les personnes qui croisent son chemin, que ce soit dans sa voiture entre deux spectacles ou encore lors de ses aventures en joggant à la découverte de territoires inconnus.

On y parle d’anecdotes plus personnelles qui remontent à son enfance, de sa réalité de père de famille souvent dans ses valises ou encore de ses constats sur la vie, parfois d’une grande beauté et d’autres, beaucoup moins ensoleillés. « La genèse de ce projet remonte au début de la tournée lorsque j’ai commencé à écrire des textes de façon spontanée sur les réseaux sociaux. Au fil des semaines et à force de voir les gens partager mes publications et dialoguer avec moi, je me suis fait prendre au jeu en y consacrant plus de temps. Je me suis mis à enregistrer mes conversations et même à m’improviser une date de tombée. Ça m’a permis d’affiner mon écriture jusqu’au moment où des éditeurs m’ont approché pour me suggérer l’idée d’un livre », partage le Magogois.

Apprivoiser sa bête noire de l’écriture

Si cette idée peut paraître simple à première vue et même d’un naturel pour celui qui a toujours écrit l’essentiel de ses chansons, elle était tout, sauf banale, pour Vincent Vallières. Ce dernier aborde ses premières pages en racontant ses premiers contacts avec l’écriture et la lecture, du haut de son enfance, alors que les difficultés et les échecs étaient si profonds qu’ils paraissaient insurmontables.

Il se souvient de toutes ces heures passées à effacer et recommencer, aux côtés de sa mère qui n’a jamais baissé les bras et qui a fait de son mieux pour l’aider à trouver ses repères. « Ce chapitre de ma vie, je tenais à le partager, même s’il s’agit d’une confidence très personnelle. C’est une sorte de vérité et de transparence que je devais faire par sincérité envers ceux et celles qui vont jusqu’à prendre mon livre dans leurs mains et me lire. »

« Si quelqu’un m’avait dit plus jeune que je sortirais un livre, un jour, je ne l’aurais jamais cru, tellement que je partais de loin, partage le principal intéressé. C’est en quelque sorte un rêve que je réalise. Et plus que jamais, je prends conscience à quel point ma mère a eu un rôle dans tout ce processus. Elle m’a donné un cadre et une façon de travailler qui ont teinté l’écriture de mes chansons et de mes phrases. Grâce à elle, mes limites de chanteur, d’auteur et de compositeur sont devenues mes forces et ont forgé ma propre identité. »

Faire briller les gens dans l’ombre

À travers les pages, le lecteur, tout comme l’artiste, traverse toutes les gammes d’émotions. On y comprend mieux la réalité d’un musicien en tournée, les défis de concilier à distance la vie familiale, les sacrifices nécessaires de part et d’autre, les enjeux de société, de la richesse du moment présent à la nostalgie des années qui passent.

Vincent Vallières met également beaucoup en lumière des bâtisseurs d’aujourd’hui et d’autrefois, des gens dans l’ombre qui ont tenu à bout de bras des projets dans leur communauté, par convictions ou par le simple plaisir du partage avec les autres. « J’ai beaucoup d’admiration pour les personnes qui prennent de leur temps pour redonner aux autres ou encore celles qui forcent la main du destin et qui choisissent de vivre de leur passion, malgré l’inconnu, les incertitudes et l’insécurité. Une espèce de saut dans le vide qui me fascine. »

Un plongeon en solo, main dans la main

S’il porte autant d’estime envers ces gens qui osent foncer vers l’inconnu en écoutant leur voix intérieure, c’est parce que Vincent Vallières a dû, lui aussi, faire le grand saut dans le vide, durant sa jeune vingtaine, à la croisée des chemins de sa carrière après la sortie de son deuxième album. À la seule différence, de son propre aveu, qu’il n’aurait peut-être jamais osé s’élancer de son propre gré sans recevoir la tape dans le dos de celle qui aura, finalement, changé le cours de son histoire.

Un petit geste qui lui aura permis, non seulement de s’épanouir comme être humain et comme artiste, mais aussi de s’inscrire parmi les grands de sa génération, avec des chansons qui resteront à jamais ancrées dans l’air du temps. « Dans le livre, je parle de cette période de ma vie lorsque ma carrière battait de l’aile et que je pensais sérieusement à devenir enseignant. Et c’est ma blonde qui m’a convaincu que je devais aller au bout de ce projet-là. Sans son soutien, tous les moments privilégiés vécus depuis les 25 dernières années, sur la scène et avec le public, ne se seraient jamais passés. Ma carrière, tout comme ce plus récent projet, ma copine l’a tenue à bout de bras avec moi dans chacun de ses élans. D’avoir ce pilier, à mes côtés, est quelque chose de précieux et j’en suis très reconnaissant », conclut le principal intéressé.

Pour plus d’information sur le livre « Du bitume et du vent », édité par la maison d’édition Mémoire d’encrier, il suffit de visiter le www.vincentvallieres.com.

Notons que le seul lancement prévu dans la région aura lieu demain (26 octobre) à Sherbrooke, au Siboire Dépôt. L’événement est ouvert à tous.