Don de plasma: quand plus de 250 personnes te sauvent la vie
PLASMA. La reconnaissance est un mot que Martine Spénard connaît très bien. Cette Sherbrookoise a une meilleure qualité de vie depuis 10 ans grâce à un médicament qui est rendu possible avec les dons de plasma.
L’équivalent de 250 à 275 personnes lui sauve la vie annuellement.
« C’est beaucoup de donneurs, juste pour moi, juste pour ma petite personne. Ça me touche tellement parce que ce sont des inconnus qui donnent pour des inconnus. Ils ne savent pas où le plasma va, mais ils le font de gaieté de cœur », mentionne-t-elle en essuyant des larmes.
Selon elle, elle ne pourra jamais avoir une reconnaissance suffisante pour le geste posé par des donneurs. « Moi, je suis la personne la plus chanceuse. C’est plus que gagner à la loterie, je m’en fous du 6/49, si je n’ai pas ces donneurs, je ne suis pas là. C’est une cause immensément importante pour moi. C’est vitale. »
Une vie, changée à jamais
Mme Spénard se décrivait comme une personne active, sportive qui était en grande forme. En 2005, elle s’est mise à avoir des problèmes de santé. « Ils s’accumulaient, j’ai commencé à développer des soucis -gastro-intestinaux, d’anémie, des infections respiratoires comme des bronchites, des rhinites, des pneumonies. C’était étalé sur plusieurs années, tout en même temps. Mon mental était atteint, les médecins étaient incapables de trouver le problème. »
En 2013, après huit ans de différents tests, le diagnostic est tombé : le déficit immunitaire commun variable (DICV). Cette maladie rare est caractérisée par un défaut de production des immunoglobulines. « Au niveau du sang, on a des protéines qui consistent notre armée contre les infections, c’est comme notre système d’alerte. Dans mon cas, c’est ça qui fait défaut ».
Toutes les trois semaines, Mme Spénard reçoit une perfusion de son médicament qui dure près de sept heures en raison d’une fragilité aux allergies.
Le souhait de Mme Spénard serait de réussir à fidéliser 250 personnes au don de plasma pour au moins combler ce qu’elle utilise annuellement. « Si je réussis à faire en sorte que 10 personnes y vont quatre fois par année, une fois par saison, alors c’est 40 dons à la fin de l’année, c’est excellent. »
Elle souhaite également prendre le temps de remercier tous les bénévoles
Les efforts d’Héma-Québec se poursuivent
Héma-Québec travaille fort depuis les dernières années pour réussir à atteindre l’autosuffisance de plasma. L’objectif est que la province de Québec puisse, un jour, parvenir à ne pas dépendre des autres pays. « On veut devenir les champions de l’autosuffisance du plasma. On ne veut pas être à 100 % d’autosuffisance, parce que c’est important que le plasma soit diversifié, », a mentionné la porte-parole à Héma-Québec, Josée Larivée.
Actuellement, le Québec vise une autosuffisance de 42 %. Elle était à moins de 22 % avant la pandémie en 2019-2020, alors qu’uniquement 3 % des Québécois qui ont l’âge, donne du sang ,le font « Ce système repose sur la seule solidarité des Québécois. On a la chance de sauver des vies cette solidarité, donc un Québécois qui tend le bras pour donner et un autre pour recevoir. C’est hyper important de donner parce que ça sauve des vies, littéralement. On a rarement l’occasion de pouvoir dire qu’on a sauvé une vie, mais c’est le cas avec le don », explique Mme Larivée.